L’économie circulaire est un concept largement diffusé notamment au sein des gouvernements et des entreprises, qui pourrait contribuer à la transformation vers un avenir durable. Cependant, les définitions portées par les innovations technologiques dominent souvent le champ de l’économie circulaire. Il y existe une lacune concernant les aspects sociaux et culturels, incluant les coopératives à structure hybride comprenant d’un côté l’entreprise et le marché, et de l’autre côté la vie associative la gouvernance démocratique.

Ce volet de recherche vise à mieux comprendre le rôle des coopératives dans la transition vers une économie circulaire. Quels sont les modèles d’entreprise d’économie circulaire qui sont distinctement coopératifs? Quels intermédiaires et écosystèmes les soutiennent ou les entravent? Quels types de « coopératives circulaires » existent à travers le monde? Ce courant de recherche contribue à une base de données sur l’économie circulaire (dans PortailCoop de HEC Montréal) ainsi qu’à des recherches sur divers aspects des coopératives et de l’économie circulaire.

Chercheur responsable et contact: Rafael Ziegler

Équipe de recherche:

Justine Ballon (Département de management)

Emmanuel Raufflet (Département de management)

Martine Vézina (Département de management)

Rafael Ziegler (Département de management)

Projets de recherche

Les principaux rapports sur la durabilité à l’échelle mondiale montrent des tendances persistantes non-durables et suggèrent qu’au-delà de la lutte contre les facteurs directs de non-durabilité, il convient également de s’attaquer aux facteurs indirects, à savoir les systèmes de production et de consommation ainsi que les idées de gouvernance et de valeurs qui y sont associées (Díaz et al., 2019). L’économie circulaire est un candidat d’un tel système alternatif de production et de consommation.

Bien que l’économie circulaire devienne de plus en plus populaire à travers le monde, jusqu’à présent, cependant, les taux de circularité de facto, qui mesurent la part des matériaux re-circulés par rapport à la consommation totale de matériaux, restent très bas (inférieurs à 10 %, Haigh, 2021). Au-delà de l’amélioration des technologies pour des chaînes de valeur circulaires plus étendues et plus efficaces, il est nécessaire d’analyser la conception de l’économie, des acteurs et des valeurs, c’est-à-dire les facteurs indirects de la non-durabilité. Ainsi, ce partenariat aborde spécifiquement l’intersection de l’économie circulaire et de l’économie sociale et solidaire. Cette dernière fait référence aux « coopératives, associations, mutuelles, fondations, entreprises sociales, groupes d’entraide » ayant « des finalités sociales ou publiques, engagées dans des activités économiques fondées sur la coopération volontaire, la gouvernance démocratique et participative, l’autonomie et l’indépendance, dont les règles interdisent ou limitent la distribution de bénéfices » (OIT, 2022). Quels sont donc le rôle et le potentiel de l’économie sociale et solidaire et de ses acteurs pour l’économie circulaire ?

Étant donné qu’il n’existe ni réseau établi ni base de données complète à l’intersection de l’économie sociale et solidaire et de l’économie circulaire, le partenariat établit entre 2023 et 2026 un réseau international, intersectoriel et de co-création. Les partenaires académiques établiront un partenariat de recherche interdisciplinaire s’appuyant sur la gestion, la sociologie, l’économie et l’éthique pour cocréer des connaissances en collaboration avec des organisations de soutien qui fédèrent et organisent les acteurs de l’économie sociale, et pour développer des outils de formation et d’éducation. 

Le partenariat vise à apporter une contribution significative à la connaissance et à l’éducation de trois manières :

  1. La création de la première base de données numérique et en libre accès sur les modèles d’affaires, la gouvernance et les politiques à l’intersection de l’économie circulaire et de l’économie sociale.
  2. Développement d’un programme de recherche sur les façons spécifiques dont l’économie sociale encadre l’économie circulaire.
  3. Le développement de modules de formation et d’outils pour appuyer les acteurs de l’économie sociale qui cherchent à innover ou à améliorer les modèles d’affaires circulaires et les chaînes de valeur.

Le partenariat informera et accompagnera également les processus politiques à l’intersection de l’économie circulaire et de l’économie sociale, y compris avec un livre blanc.

Le partenariat rassemble des universitaires et des praticiens de 11 pays des Amériques et d’Europe, qui ont discuté des objectifs et des questions de recherche du partenariat lors d’un atelier préparatoire en mai 2022. D’autres pays et partenaires sont invités à se joindre au partenariat au fur et à mesure.

Les partenaires seront impliqués de trois manières principales :

a) En s’appuyant sur leurs connaissances contextuelles respectives, ils identifieront les organisations et les politiques dans leurs pays et provinces pour la création de la base de données.

b) Ils apporteront leur expertise pour le développement d’un programme de recherche autour de quatre axes thématiques : modèles d’affaire, gouvernance, technologie et innovation sociale, ainsi que politique et pouvoir.

c) Ils participeront à la formation et au développement d’outils destinés aux acteurs de l’économie sociale et à la diffusion des connaissances.

Contact : Barbara Duroselle, Coordinatrice du partenariat – barbara.duroselle@hec.ca 

Liens et publications clés :

 Les partenaires :  

Co-candidats académiques

Rafael Ziegler – HEC Montréal, Canada
– Chercheur principal et co-responsable de l’axe politique et pouvoir

María Inmaculada Buendía Martínez – Universidad de Castilla-La Mancha, Espagne
– Co-responsable de l’axe modèles d’entreprise

Emmanuel Raufflet – HEC Montréal, Canada
– Co-leader de l’axe modèles d’entreprise

Sonja Novkovic – Université Saint Mary’s, Canada
– Co-leader de l’axe gouvernance

Martine Vézina – HEC Montréal, Canada
– Co-leader de l’axe gouvernance

Justine Ballon – HEC Montréal, Canada
– Co-leader de l’axe technologie et innovation sociale

Simon Teasdale – Queen’s University Belfast, Royaume-Uni
– Co-leader de l’axe politique et pouvoir

Michael Roy – Glasgow Caledonian University, Royaume-Uni
– Responsable de l’éducation et de la formation des étudiants diplômés

Mario Pansera – Université de Vigo, Espagne
– Co-leader de l’axe technologie et innovation sociale

Partenaires de la pratique

  • Conseil québécois de la coopération et de la mutualité (CQCM), Canada
  • Alliance coopérative internationale – Comité de la recherche coopérative (ICACCR)
  • Réseau de recherche en économie circulaire du Québec (RRECQ), Canada
  • Territoires innovants en économie sociale et solidaire (TIESS), Canada

Collaborateurs académiques

Ambre Fourrier – HEC Montréal, Canada
Amélie Artis – Institut d’études politiques de Grenoble, France
Anu Puusa – University of Eastern Finland
Asia Guerreschi – Université de Ferrara, Italie
Diana María Lopera Montoya – Université d’Antioquia, Colombie
Flor Avelino – Université d’Utrecht, Pays-Bas
Frédéric Dufays – Katholieke Universiteit Leuven, Belgique
Giovanni Ferri – Libera Università Maria Ss. Assunta, Italie
Julie Rijpens – UQÀM, Canada
Jürgen Howaldt – Université de technologie de Dortmund, Allemagne
Karen Flamand – Université Saint Mary’s, Canada
Karina Maldonado-Mariscal – Université de technologie de Dortmund, Allemagne
Maria Odette Lobatto Calleros – Universidad Iberoamericana Ciudad de México
Monica de Carvalho – Fundação Dom Cabral, Brésil
Nazik Beishenaly – Hertie School of Governance, Allemagne
Rick Hölsgens – Université de technologie de Dortmund, Allemagne
Thomas Bauwens – École de gestion de Rotterdam, Université Erasmus, Pays-Bas

Financement :  CRSH (Conseil de recherches en sciences humaines), gouvernement du Canada, numéro de projet 890-2022-0023, mai 2023 à avril 2026. 

Projet d’amorçage en préparation du partenariat : Rôles, potentiels et limites de l’économie sociale pour la transition vers l’économie circulaire dans une perspective comparative

L’objectif principal de ce projet de recherche est d’examiner les rôles, le potentiel et les limites de l’économie sociale (coopératives, mutuelles, entreprises sociales et réseaux informels) pour la transition vers l’économie circulaire. Le projet développera un cadre pour l’analyse comparative de l’intersection entre l’économie sociale et l’économie circulaire dans différents contextes nationaux. Ce nouveau projet est basé sur les leçons tirées de deux projets précédents : le projet de recherche sur l’économie circulaire, l’économie sociale et l’innovation sociale mené par le TIESS (Territoires innovants en Économie sociale et solidaire) au Québec et le projet de recherche sur les innovations sociales CRESSI (Creating Economic Space for Social Innovation) en Europe. Le projet sert à préparer un réseau international de chercheurs à l’intersection de l’économie circulaire et de l’économie sociale, ainsi qu’une base de données sur l’économie circulaire et les coopératives pour PortailCoop. 

Publications:

  • Ziegler, R., Poirier, C., Lacasse, M. et Murray, E. (2023, 31 janvier ). Circular economy and cooperatives : An exploratory survey. Sustainability, 15(3).
  • Ziegler, R., Compère, E., Raufflet, E. et Vézina, M. (à paraître). Between green economy and reformism – An exploration of circular economy and social economy policy convergences in Quebec. Dans S. Sinclair et S. Baglioni (eds),  Handbook on Social Innovation and Social Policy. Cheltenham : Edward Elgar. 
  • Ziegler, R., Bellemare, M.F., Behrang, K., Poirier, C. et Raufflet, E. (2021). Who owns the circular economy? An exploration of the intersection of social economy and circular economy in Quebec. Dans E. Chiappero-Martinetti (ed), Social justice in a global society: Toward new forms of economic democracy for a sustainable development (p. 291-314). Annale 2021. Milano : Fondazione Feltrinelli.

 Financement : HEC Montréal

Chercheur.e.s : Martine Vézina, Justine Ballon et Amélie Artis en collaboration avec Rafael Ziegler

Ce projet vise à identifier et reconnaître les modèles et mécanismes de gouvernance démocratiques et participatifs des entreprises d’économie sociale (EÉS) porteurs d’une durabilité en économie circulaire.

À ce jour, très peu d’études empiriques se sont intéressées à l’apport, aux conditions et aux modalités d’une gouvernance démocratique, participative et inclusive conçue comme levier à l’implantation de systèmes d’économie circulaires. Pourtant, les travaux menés par Territoires innnovants en économie sociale et solidaire (TIESS) au cours des dernières années sur les modèles d’affaires de circularité en économie sociale, pointent de plus en plus vers la nécessité de mieux comprendre les modèles de gouvernance démocratiques et participatifs porteurs.

Ce projet s’inscrit dans un projet porté par le TIESS depuis 5 ans et vise à positionner et déployer l’économie sociale comme acteur dans une économie circulaire soutenable. Les quatre membres de l’équipe participent de plus à un réseau international de recherche en économie sociale et économie circulaire actuellement en construction à l’initiative des chercheurs de l’équipe.

Publication :

Financement: Réseau de recherche en économie circulaire du Québec (2023-2024).

Chercheurs: Yves-Marie Abraham, Karine Awashish, et Rafael Ziegler; collaborateur : Emmanuel Raufflet

Dans le contexte québécois et canadien, loin d’être circulaires, mais ayant une forte tradition d’économie sociale, ce projet propose d’étudier différentes façons de penser la coopération afin d’apporter un nouvel éclairage sur ce défi.

Trois variantes de coopération – en partie différentes, en partie similaires – importantes dans le contexte québécois seront étudiées : la coopérative et le mouvement coopératif; l’arbre de la coopération et les premières nations; les (biens) communs et le mouvement de la décroissance.

Publications:

Financement: Réseau de recherche en économie circulaire du Québec (2022-2023)

Chercheurs: Rafael Ziegler et Emmanuel Raufflet

La paludiculture correspond à la culture et la cueillette de biomasse (sauvage ou plantée) sur des tourbières dont les conditions hydriques permettent la conservation ou même la formation de nouvelle tourbe, réduisant ainsi l’affaissement des sols et minimisant l’émission de GES. La paludiculture a pour but de combiner la protection des tourbières avec de nouvelles chaînes de valeur pour les agriculteurs. Des initiatives de paludiculture existent déjà, particulièrement en Europe et en Indonésie.

Dans une étude en collaboration avec des chercheurs de l’Allemagne et des Pays-Bas, nous avons identifié l’émergence d’initiatives de paludiculture à travers le monde. L’étude a aussi identifié le rôle potentiel des coopératives dans le développement de la paludiculture.

À la suite de l’étude, un mandat étudiant a permis une cartographie des tourbières drainées au Québec et l’estimation de leurs GES, et un deuxième mandat a permis la préparation et l’organisation d’un atelier sur la paludiculture et le modèle coopératif au Québec pour informer, inspirer et discuter du rôle et du potentiel de la paludiculture pour une agriculture durable.

Publications: 

Financement: Pôle e3c (énergie, environnement et économie circulaire) (2021-2022)