18 novembre 2021

Elizabeth Eldridge a reçu le Prix d’encouragement de la recherche sur les coopératives et les mutuelles 2021, un nouveau prix visant à susciter l’intérêt des étudiants de HEC Montréal pour le domaine des coopératives et des mutuelles en encourageant une recherche de haute qualité, inspirante et rigoureuse.

Sélectionné par un jury composé de professeurs et de chercheurs affiliés à l’Institut international des coopératives Alphonse-et-Dorimène-Desjardins, ce mémoire a été réalisé dans le cadre de sa maîtrise en gestion (M. Sc.) en logistique internationale et vise à surmonter le piège de la pauvreté grâce à un meilleur approvisionnement en intrants. Ce mémoire a notamment remporté le Prix du meilleur mémoire 2020 de HEC Montréal.

Résumé du mémoire « Surmonter le piège de la pauvreté grâce à l’amélioration de l’approvisionnement en intrants »

Malgré de vastes recherches sur les faiblesses des petits agriculteurs par rapport au marché comme l’une des causes de la pauvreté endémique à laquelle ils sont confrontés, le problème persiste. Cela démontre la nécessité d’une perspective et d’une approche différentes. En tant que tel, mes recherches précédentes se sont concentrées sur la chaîne d’approvisionnement des intrants. Sur la base d’une étude des relations avec les fournisseurs et des activités d’approvisionnement en intrants parmi les petits exploitants agricoles en Tanzanie, une dynamique de pouvoir inégale a été identifiée comme le cœur du piège de la pauvreté. Cette dynamique de pouvoir inégale est perpétuée par un manque d’accès aux ressources et aux intrants agricoles de qualité, un manque d’informations et de soutien, ainsi que la pression pour faire des compromis et prendre des décisions parmi les activités d’approvisionnement en intrants.

Notre étude a révélé que les principales parties prenantes doivent prendre des mesures collectives et ciblées, sur des variables spécifiées contribuant au piège de la pauvreté pour inverser le cycle. Les organisations coopératives représentent une partie essentielle de la solution étant donné leur rôle dans la chaîne d’approvisionnement des intrants. Nous avons constaté que les petits exploitants sont encouragés à participer à travers ces organisations pour faciliter l’accès à l’information, à la formation et à des intrants de qualité. Cependant, les défis liés au capital, aux connaissances, au temps, à la distance et au transport restreignent leur accès et leur capacité à participer. En outre, l’implication dans des coopératives peut devenir délicate compte tenu du risque potentiel de dépendance accrue envers les autres (l’une des variables constituant le piège de la pauvreté) et cela pourrait contribuer au déséquilibre de pouvoir qui perpétue le cycle de la pauvreté.

Notre recherche a également révélé une solution potentielle; créer des « groupes d’achat » localisés gérés par des petits exploitants (micro-coopératives). Ce type de groupement permettrait aux petits exploitants, dans un rayon géographique proche, de mutualiser les ressources pour améliorer la dynamique acheteur-fournisseur. Nous avons observé le large potentiel des micro-coopératives dans la réduction de prise de décision réactive/ad hoc, de compromis négatifs et de coûts globaux, et dans l’amélioration des chances de recevoir des intrants de qualité et en offrant des opportunités d’incitations de la part des fournisseurs, telles que des options de livraison. Lorsqu’on présente cette option, voici la réponse reçue :

« C’est une bonne idée, une très, très bonne idée » / « Acheter en groupe, c’est mieux parce que vous obtenez, tout d’abord, un prix bas et la qualité est fantastique parce que les vendeurs sont trop timides pour tromper les groupes. Acheter en groupe est vraiment mieux pour résoudre le problème et vous pouvez obtenir une meilleure qualité et un prix bas. » – Petits exploitants agricoles du village de Kwaugoro.

Malgré cet enthousiasme, et les opportunités connues d’amélioration de l’approvisionnement en intrants et des autres avantages de l’adhésion à des organisations de type coopératif, nous avons constaté que la réalité de la situation est telle que la capacité de participer reste hors de portée pour de nombreux petits exploitants. Cela m’a amené à poursuivre des recherches supplémentaires dans ce domaine.

Sur la base des commentaires positifs des petits exploitants agricoles concernant les micro-coopératives, ma prochaine recherche cherchera à comprendre les conditions pour établir ces types de groupes avec succès. J’ai l’intention de mener des recherches sur les différents niveaux des coopératives pour comprendre ce qui est fourni à leurs membres, comment cela est réalisé et quels sont les avantages à court et à long terme pour les membres. Par la suite, je pense superposer ces informations sur une démographie de petits exploitants qui ne s’engagent pas activement dans des activités/organisations coopératives pour comprendre les limites et les défis auxquels ils font face, ainsi que les avantages souhaités sur la base d’un éventail d’options possibles. Sur la base de ces retours je chercherai à comprendre comment les processus coopératifs actuels peuvent être réduits au niveau et à la capacité d’un petit groupe d’achat de micro-coopératives : ce qui devrait être inclus, comment l’adhésion fonctionnerait et quelles conditions doivent être présentes pour une mise en oeuvre durable et réussie.

Consulter le mémoire sur PortailCoop (à venir)

À propos de l’auteur, Elizabeth Eldridge

Elizabeth Eldridge s’est jointe aux Forces armées canadiennes en 2006 et a depuis servi comme officier de logistique dans la Marine royale canadienne (MRC). Elle a obtenu en 2010 un baccalauréat ès arts en administration des affaires (avec distinction) avec une mineure en psychologie du Collège militaire royal du Canada et a récemment terminé sa maîtrise en sciences. en gestion de la chaîne d’approvisionnement mondiale de HEC Montréal en 2020. Elle a travaillé dans divers environnements liés à la logistique et à la chaîne d’approvisionnement sur des opérations nationales et internationales, a servi à bord des navires canadiens de Sa Majesté, a travaillé à titre de mentor avec des partenaires internationaux, et travaille maintenant comme conseiller en politiques et en chaîne d’approvisionnement au sein de la MRC.

Dans son temps libre, elle participe activement à sa communauté en faisant du bénévolat, en jouant au rugby, en pratiquant le Muay Thai et en se produisant avec l’orchestre communautaire de cornemuses et de tambours de la GRC. Depuis la fin de sa thèse de maîtrise, Elizabeth a découvert une nouvelle passion basée sur son sujet d’étude et continue de poursuivre ses recherches dans ce domaine.